Dansun amphithéâtre Y avait un macchabée macchabée macchabée macchabée tsoin tsoin Ce macchabée m' disait Ce macchabée m' disait "Ah! c'qu'on s"emmerde ici!" merde ici, merde ici, merde ici tsoin tsoin. Il y a 8 ans + 4-Ptoncule. Ah ! Le petit vin blanc Qu'on boit sous les tonnelles Quand les filles sont belles Du côté de Nogent Et puis de temps de temps Un air de
Plusieurspersonnes ont été blessées lundi dans une attaque perpétrée par un homme muni d'une "arme longue" dans un amphithéâtre de l'université de Heidelberg, dans le sud-ouest de l
Ily avait loin d'eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Luc 8:32 Il y avait là , dans la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces pourceaux. Il le leur permit. Links. Marc 5:11 Interlinéaire • Marc 5:11 Multilingue • Marcos 5:11 Espagnol • Marc 5:11 Français • Markus 5:11 Allemand
Dansun amphitheatre Y'avait un macabé Ce macabé disait Il disait Tsoin tsoin Ah s'qu'on s'emmerde ici Merde ici Tsoin tsoin. Interprète. Jo Destré et ses Joyeux Lurons. Label. VIR. Paroles ajoutées par nos membres-A + Ajouter à la playlist. Envoyer à un ami Corriger imprimer. écouter la playliste. Tu vas aussi aimer. DIE Gazo. PAROLES DE CHANSONS SIMILAIRES. top 100 DIE Gazo. top 100
Buyon iTunes: from Bézu|Les Charlots « Coup double: Les chansons paillardes interdites »Extrait de Bézu|Les
Achetercet article ref. R150233536 - 2 en stock - Dans la collection livres catégorie "Le roman policier" - Bon état - Parution 1962 - Edition Gallimard - 10,95? - Expédition 24h - Satisfait ou remboursé - Des millions de livres en stock. Anciens, rares et occasion.
eG2n3. Paroles de la chanson Jean Bertola Le Revenant lyrics Le Revenant est une chanson en Français Calme, confortable, officiel, En un mot résidentiel, Tel était le cimetière où Cet imbécile avait son trou. Comme il ne reconnaissait pas Le bien-fondé de son trépas, L'a voulu faire - aberration ! - Sa petite résurrection. Les vieux morts, les vieux "ici-gît", Les braves sépulcres blanchis, Insistèrent pour qu'il revînt Sur sa décision mais en vain. L'ayant astiquée, il remit Sur pied sa vieille anatomie, Et tout pimpant, tout satisfait, Prit la clef du champ de navets. Chez lui s'en étant revenu, Son chien ne l'a pas reconnu Et lui croque en deux coups de dents Un des os les plus importants. En guise de consolation, Pensa faire une libation, Boire un coup de vin généreux, Mais tous ses tonneaux sonnaient creux. Quand dans l'alcôve il est entré Embrasser sa veuve éplorée, Il jugea d'un simple coup d'œil Qu'elle ne portait plus son deuil. Il la trouve se réchauffant Avec un salaud de vivant, Alors chancelant dans sa foi Mourut une seconde fois. La commère au potron-minet Ramassa les os qui traînaient Et pour une bouchée de pain Les vendit à des carabins. Et, depuis lors, ce macchabée, Dans l'amphithéâtre tombé, Malheureux, poussiéreux, transi, Chante "Ah ! ce qu'on s'emmerde ici" ! Crédits parole paroles ajoutées par poussin285
Cachées dans un petit pot en céramique, près de l’église du village de Lalbenque Lot, les pièces noircies par le temps se sont révélées être un trésor de monnaies précieuses du XIIIe siècle. Ce qui devait être de rapides fouilles préventives de neuf jours autour de l’église Saint-Quirin du petit village de Lalbenque, dans le Lot, a finalement abouti à de bien belles découvertes… Les archéologues ont mis au jour plus de 200 pièces de monnaie, des deniers de Cahors et de Rodez, les deux villes historiques importantes aux alentours. En alliage cuivreux, elles dateraient du XIIIe ou XIVe siècle. Une datation précise sera apportée par l’étude numismatique. Un petit pot de terre Elles auraient pu ne jamais être découvertes. Les fouilles avaient été commandées dans le cadre d’un diagnostic préventif, comme cela est l’usage lorsque des travaux routiers, immobiliers ou industriels concernent le sol et les sous-sols. Comme l’explique Éric Labastie, archéologue en charge du chantier pour la cellule départementale d’archéologie du Lot, ce n’est que deux jours après la découverte d’un petit pot de céramique, de type ordinaire, d’une dizaine de centimètres de diamètre, que le trésor a fait son apparition. Le nettoyage a permis de le débarrasser de la gangue de terre dans lequel il était pris, révélant la surface noircie par l’oxydation de ses pièces en alliage cuivreux argenté. Sur les surfaces internes du pot, l’empreinte d’un tissage disparu laisse supposer aux archéologues que le précieux magot avait été placé dans une bourse ou une poche en tissu. À premier vue, il s’agirait sans doute d’un trésor dit de thésaurisation », un mode de stockage et d’enfouissement des richesses généralement lié à un contexte d’insécurité guerre civile, troubles ruraux, crise politique, etc. ou de dévaluation de la monnaie, par exemple. On distingue notamment ce type de trésor de ceux mis au jour dans une sépulture et dû à une pratique funéraire. Les fouilles avaient été commandées dans le cadre d’un diagnostic préventif ©️Thomas Campagne/Département du Lot Lors des fouilles, les archéologues ont également trouvé d’autres éléments dignes d’intérêts des vestiges de bâtiments et d’enclos ainsi que des traces de sépultures. Un cimetière pourrait avoir été présent sur le site jusqu’au début du XXe siècle. À l’issue de ces dernières découvertes archéologiques, le village de Lalbenque, célèbre pour son marché de truffes noires, a décidé d’aménager un amphithéâtre en plein air autour du site de fouilles. Les archéologues ont découvert le petit pot de céramique à proximité de l’église Saint-Quirin ©️Thomas Campagne/Département du Lot Le Lot, terre d’archéologie La région du Lot est habitée depuis l’époque préhistorique et Cahors, durant la période gallo-romaine, était une ville prospère de l’Empire. Le Quercy, ancien diocèse de Cahors, appartenait au Moyen Âge au puissant comté de Toulouse. La répression de l’hérésie cathare, les conflits de la guerre de Cent Ans ou encore les ravages de la peste noire pour ne parler que du XIIIe siècle ! y ont laissé de nombreuses traces qu’archéologues et historiens s’emploient à redécouvrir et à comprendre. En octobre dernier, un colloque organisé par la Direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie service régional de l’archéologie, le Département du Lot, la Ville de Cahors et l’Institut national de recherches archéologiques préventives Inrap faisait le point sur les nombreuses découvertes archéologiques de ces dernières années dans la seule ville de Cahors, dont le passé antique, médiéval et moderne ne cesse de se révéler. En 2019, c’est un sarcophage mérovingien, datant du VIIe siècle, qui avait été découvert au cœur de la ville. Cinq ans plus tôt, dans un bois de Montauriol, quatre promeneurs avaient découvert un autre trésor de près de 200 monnaies celtiques en argent.
Les saints et les anges Harmonisation Xavier Hubaut Voir la partition Vidéo enregistrée en 2010 à l'occasion du 75e anniversaire de la Chorale de l'ULB© Jean Corbreun 2010. Les saints et les anges Et le petit Jésus Quand ça les démange Se gratt'nt le trou du cul Ave ave avec le petit doigt bis Le jour de l'An Harmonisation Robert Ledent Voir la partition Le jour de l'An approche C'est le jour le plus beau Chacun fouill' dans sa poche Pour fair' un p'tit cadeau Moi qui n'ai rien au monde Pas même un p'tit écu Ma pièce la plus ronde, C'est le trou de mon cul bis Cet air est également au répertoire du carillon 60 cloches de la Basilique de Buglose, sous le nom de La Chalosse et les Landes Voila au moins un bon usage des carillons d'église. Les quatre jouissances Harmonisation Xavier Hubaut Mp3 Chorale de l'ULB Voir la partition La femm' qui pète au lit Qui pète au lit Éprouve quatre jouissances Elle bassine son lit Bassine son lit Elle soulage sa panse Elle entend son cul qui chante Elle empoisonne son mari Elle entend son cul qui chante Dans le silence de la nuit. L'Anthologie Hospitalière et latinesque nous offre une version légèrement différente La femm' qui pète au lit Éprouve quatre jouissances Elle parfume son lit Elle soulage sa ventre Elle entend son cul qui chante Elle empoisonne son mari. Cette chanson est originaire du Nord et connue en Flandre française et belge. La femme qui pète au lit est interprétée de manière très originale par le groupe belge Turdus Philomelos, le nom savant de la grive musicienne. Ce groupe est composé de Julien de Borman accordéon diatonique, Sébastien Willemyns violon, Martin Kersten saxophone, Gwenaël Francotte batterie, Matthieu Chemin basse et Karim Baggili guitare. Pour la petite histoire, ils se présentent comme Juliao het bronman hardcoredeon, Sebatiew nillewimsviolonu, Martik nerstrek saxofond, Negwaef el rancotte percutator, Matchem babasse et bienitot Unuevo guiteur. Le style de l'interprétation est remarquable, improvisations successives passant d'un tango aux danses balkaniques endiablées et terminant par la musique juive, le tout dans un style très jazzy. Seul petit regret ils prennent la version simplifiée, dans la phrase "Elle entend son cul qui chante", bien moins chantante que l'originale. Si vous ne reconnaissez pas tout de suite la chanson, prenez la peine de patienter 3'18" la chanson est jusque là , est jouée et improvisée en mode mineur !. De toutes manières, c'est de l'excellente musique à écouter; leur site internet est Quand j'étais petit Quand j'étais petit, Je n'étais pas grand, Je montrais mon cul À tous les passants. Mon papa disait "Veux-tu le cacher !" Je lui répondais "Veux-tu l'embrasser !" Cet air est connu et chanté par tous les enfants des écoles maternelles et primaires avec de nombreuses variantes. Claude Gaignebet signale, dans Le folklore obscène des enfants publié en 1980, que le texte original était bien plus "sage" Quand j'étais p'tit' fille Je n'étais pas grande. J'allais à l'école Des petits enfants Mon pain à la poche Mon sou à la main Pour ach'ter une pomme Manger avec mon pain. Plus sage, peut-être, mais moins drôle ! Plaisir d'amour Plaisir d'amour ne dure qu'un instant, Mais la vérole dure toute la vie. Il s'agit évidemment d'un pastiche de Plaisir d'amour, une chanson qui date de 1785 ! Les paroles sont de Jean-Pierre Claris de Florian et la musique a été écrite par Martini Jean-Paul-Égide Schwarzendorf. Ci-dessus, vous pouvez écouter une version originale chantée par Yvonne Printemps. La semaine Arrangement Xavier Hubaut Le lundi, je baise en levrette, Le mardi, je baise en canard Le mercredi, je fais minette Le jeudi, je m' fais sucer l' dard, Le vendredi, feuille de rose, Le samedi, soixante-neuf Et le dimanche, je me repose Pour me refair', du foutre neuf. } bis Le lézard 1. Si tu voulais chatouiller mon lézard Je te ferais mimi, Je te ferais minette Si tu voulais chatouiller mon lézard, Je te ferais minett', ce soir 2. T'as pas voulu chatouiller mon lézard, Je n' te f'rai pas mimi, Je n' te f'rai pas minette, T'as pas voulu chatouiller mon lézard, Je n' te f'rai pas minett' ce soir 3. lf you will do kili-kili to my lezard I shall do you mimi I shall do you minette lf vou will do kili-kili to my lezard I shall do you minett' tonight 4. You didn't made guili-guili to my lezard I shan't do you mimi l shan't do you minette You didn't made guili-guili to my lezard I shan't do you minett' tonight On trouve évidemment beaucoup de couplets en langue étrangère; citons-en quelques uns. En allemand Ob sie mein grosse bit masturbieren wollen Ich matche dich mimich Ich matche dich minette Ob sie mein grosse bit masturbieren wollen Ich matche dich minette am nacht En patois Si tu voulais gatouiller ma lézarde, Je te ferais mimi, Je te ferais minette; Si tu voulais gatouiller ma lézarde, Je te ferais minette ce soir! En latin Si te lezarum tutuare volebat, Te faciam moumoune Te faciam miamiam Si te lezarum tutuare volebat, Te faciam miamiam hodi! En congolais Sokio lingui sokana elako nangaï, Nako pessa sengo Nako pess'idemo Sokio lingui sokana elako nangaï, Nako pess'idemo pokowa! En patois morvandiot Si t'en voulo lipoter ma masio, Yo te fero lili, Yo te fero lichette; Si t'en voulo lipoter ma masio, Yo te fero lichette ce souar. En espagnol Si te quieres el lagato casquear, Te hare lili, Te hare lilita; Si te quieres el lagato casquear, Yo te fero lichette noche. Bien entendu, nous ne donnons aucune garantie sur ces traductions ! La bataille de Reichshoffen 1. C'était un soir, Bataille de Reichshoffen, Il fallait voir Les cuirassiers charger Cuirassiers chargez ! 2. Un doigt ! C'était un soir ... 3. Deux doigts !... 4. Une main !... 5. Deux mains !... 6. Un pied !... 7. Deux pieds !... 8. La tête !... 9. Le cul !... 10. Le vit ! C'était un soir, Bataille de Reichshoffen, Il fallait voir Les cuirassiers charger Cuirassiers baisez ! Cette bataille, dite de Reichshoffen, constitue un épisode sanglant de la guerre franco-allemande de 1870 qui opposa le Second Empire français et les royaumes allemands unis derrière le royaume de Prusse aussi est-elle parfois appelée guerre franco-prussienne. En fait, c'est celle de Frœschwiller-Wœrth. Elle est célèbre pour une série de charges des cuirassiers français. La défaite française du 6 août 1870 ouvrira la route des Vosges et par conséquent celle de Paris. Elle aura aussi pour conséquence de rattacher pour 48 ans, l'Alsace et la Moselle à l'Allemagne. La guerre dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871. Elle entraînera la démission de Napoléon III. Des députés dont Léon Gambetta proclament la République et la déchéance de l'empereur est votée le 1er mars 1871. Dans Paris, exaspéré par les événements subis, naît la Commune, nom donné au mouvement révolutionnaire et au gouvernement insurrectionnel qui fut mis en place à Paris 18 mars 1871. Ce mouvement démocratique est écrasé dans un bain de sang lors de la "semaine sanglante", 21 au 28 mai 1871. Il y aura autant de morts parmi les fédérés qu'à la bataille de Reichshoffen ! L'Espagnole musique Arrangement Xavier Hubaut Mp3 Félix Mayol C'était une Espagnole De la Marolle Elle avait un' mijolle Comme un' casserole Elle jouait d' la trompette Avec son pete Jouait des castagnettes Avec ses tettes Taram, tam, tam... Dans se forme originale, cette chanson a été un des plus grands succès de Félix Mayol; voici un extrait de La Mattchiche datant de 1906; la musique, à l'origine une "zarzuela", est de et a été arrangée par Charles Borel-Clerc Voici, dues à P. Cadenas et adaptées par Léo Lelièvre et Paul Briollet, les paroles du premier refrain C'est la danse nouvelle Mademoiselle Prenez un air canaille Cambrez la taille Ça s'appell' "La Mattchiche" Remuez vos miches Ainsi qu'une espagnole Des Batignoles Napoléon Veut danser dans l' salon Mais Joséphine Préfèr' dans la cuisine. Qui ose encore dire, qu'à l'heure actuelle, on ne fait plus que des chansons stupides? L'adaptation est belge, plus précisément bruxelloise. La Marolle ou les Marolles était un ancien quartier très pauvre de Bruxelles. C'est là que se trouvait le "marché aux puces" ou "vieux marché", en bruxellois, "den ae met". Après la deuxième guerre mondiale, les Marolles se sont peu à peu hispanisées ce qui explique le titre. Sur le même air, on chante en France, dans le Nord et au Carnaval de Dunkerke Elle a des grosses tototes Refrain Allons douc'ment Sans trop presser l'mouv'ment C'est palpitant Et ça dure plus longtemps 1. Elle a des grosses tototes1 Ma tante Charlotte Et c'est moi qui les plotte Ses grosses tototes. Elle a de belles cuisses Ma tante Alice Et c'est moi qui les lisse Ses belles cuisses. 2. Il a un gros cigare Mon oncle Edouard Il l'astique tous les soirs Son gros cigare. Il a un beau m'tit2 wiche3 Mon oncle Diche Il aime qu'on lui pourliche Son beau m'tit wiche. 3. Elle a de belles fesses Ma tante Agnès C'est moi qui les caresse Ses belles fesses. Elle a une belle boîte à prise Ma tante Louise C'est moi qui la défrise Sa boite à prise. 4. Elle a un beau m'tit plat'che4 Ma tante Rosat'che C'est moi qui lui fait mât'che5 A son m'tit plat'che. Elle a une échalote Ma tante Charlotte C'est moi qui lui tripote Son échalote. 1 tototes = seins, nichons 2 m'tit = petit 3 wiche = sexe masculin, zizi 4 plat"che = sexe féminin, foufoune 5 faire mât'che = être copain, flatter Pine au cul, Madame Bertrand Pine au cul, Madame Bertrand, Vous avez des filles bis Pine au cul, Madame Bertrand, Vous ayez des filles qu'ont l' con trop grand Ils sont grands comme des marmites Pour les enfiler faudrait d' trop gross's bites Pine au cul Quand ell's s'en vont à la messe Ca leur rentre dans les fesses Ah! La belle affaire air "Pomp and circumstance" in Land of Hope and Glory de Edward Elgar 1857-1934 Mp3 Pomp and circumstance Ah! La belle affaire, on va se saouler Ah! La belle affaire, on va se péter La, la, la... } ad libitum Avec mon zizi air À la Martinique Arrangement Xavier Hubaut Mp3 Charlus Avec mon zizi, mon zizi, mon zizi, Le monde entier bande et jouit On le suce de New York à Paris Il n'y a rien d' meilleur que l' jus d' mon zizi Et si vous voulez régaler vos amies Offrez leur mon zizi. Parlé En vente dans cette salle L'air original est celui d'une ancienne chanson "A la Martinique" de 1912. Les paroles sont d' Henri Christiné sur une musique de George M. Cohan. L'extrait que nous vous avons présenté est chanté par Charlus qui fut son premier interprète. Ce chanteur, aujourd'hui tombé dans l'oubli, avait également à son répertoire "Héloise et Abélard", "Les deux gendarmes", ... et bien d'autres qui ont eu leurs heures de célébrité. Les trois refrains de la chanson disaient A la Martinique, Martinique, Martinique, C'est ça qu'est chic, c'est ça qu'est chic, Pas d' veston, de col, ni d' pantalon, Simplement un tout petit cal'çon; Y en a du plaisir, du plaisir, du plaisir, Jamais malad', jamais mourir, On ôt' le cal'çon pour dîner l' soir, Et tout le monde est en noir. A la Martinique, Martinique, Martinique C'est ça qu'est chic, c'est ça qu'est chic Les p'tites femm's se mettent simplement Une feuill' de bananier par d'vant Y en a du plaisir, du plaisir, du plaisir Jamais malade, jamais mourir Et la feuille, ça sert à rien du tout On sait bien c' qu'y a en d'ssous A la Martinique, Martinique, Martinique C'est ça qu'est chic, c'est ça qu'est chic Moi ach'ter, car je suis connaisseur Du terrain pour devenir planteur Y en a du plaisir, du plaisir, du plaisir Elle répondit dans un soupir J' vois déjà que tu feras sûr'ment Un planteur épatant. Cette chanson, qu'on qualifiait à l'époque de chanson "nègre" !, eut beaucoup de succès et fut par la suite reprise par Fragson, Mayol, Andrex, et, plus récemment, par les Charlots. L'air, légèrement raccourci, servit dans les années 1950 de support à une publicité pour l'apéritif Martini. Avec Martini, Martini, Martini, Le monde entier chante et sourit On en boit de New York à Paris Y a rien d' meilleur qu'un vrai Martini Et si vous voulez régaler vos amis Offrez un Martini. Avec mon zizi est, en fait, un détournement de cette publicité. Le parlé de la fin se justifie par le fait qu'à l'époque pas encore de TV et pas de pub sur les radios publiques, les publicités étaient essentiellement diffusées dans les salles de cinéma pendant les entractes. La publicité pour les "chocolats glacés" Frisko et Alaska était terminée par la petite phrase "En vente dans cette salle". Dans un amphithéâtre 1. Dans un amphithéâtre ter -phithéâtre ter tsoin-tsoin 2. Y avait un macchabée ter macchabée ter tsoin-tsoin. 3. Ce macchabée disait ter Y disait ter tsoin-tsoin 4. Ah! c' qu'on s'emmerde ici ter -merde ici ter tsoin-tsoin Cette chanson est habituellement reprise à son début, ad libitum. Pour éviter la monotonie, certains y ont ajouté d'autres couplets. Par exemple entre le 2e et le 3e Qui sentait fort des pieds ter Fort des pieds ter Tsouin, tsouin et après le dernier On va le disséquer...Dans Les quat'z'arts 1964, Georges Brassens chante Le mort ne chantait pas "Ah ! c' qu'on s'emmerde ici !" Il prenait son trépas à cœur, cette fois-ci. Crème Nivéa Mp3 Les anges dans nos campagnes Parlé Il fait froid ! Il fait très froid ! Il fait très très froid ! Il fait froid, J'ai le cul qui pèle, Et les roustons tout ratatinés, Ah crème nivea, si tu étais là , Finies les gerçures au cul, Et les engelures ! Parlé Il fait chaud ! Il fait très chaud ! Il fait très très chaud ! Il fait chaud, J'ai le con qui suinte, Et les nichons tout déshydratés Ah crème nivea, si tu étais là , Finies les gerçures au con, Et les vergetures. Se chante sur l'air de Les anges dans nos campagnes en version abrégée ! Les paroles du premier couplet de ce chant de Noël étaient Les anges dans nos campagnes Ont entonné l'hymne des cieux, Et l'écho de nos montagnes Redit ce chant mélodieux Gloria in excelsis Deo bis Les clottes C'est aujourd'hui que j'ai mes clottes Non, tu ne pourra pas m' baiser! J'ai mis de l'ouate dans ma culotte Pour empêcher le sang de couler sur mes pieds Non, non, tu ni me feras pas minette T'es un salaud de vouloir ainsi me sécher J'ai mis de l'ouate dans ma culotte Pour empêcher le sang de couler sur mes pieds La libellule Mon cul est une libellule Qui s'en va chaque matin Voltiger sur la lagune Pour y faire des pets marins Les femmes Les femmes ça pue, ça sent la charogne Les femmes, ça pue ça sent la morue Y a que l' trou d' mon cul Qui sent' l'eau de Cologne, Y a que l' trou d' mon cul Qui sent' la vertu Ce petit intermède, très délicat!, prouve l'origine essentiellement masculine des chansons paillardes ; c'est en fait la parodie d'une autre chanson moins sexiste Tout le monde y pue Il sent la charogne Y a qu' le trou d' mon cul Qui sent l'eau d' Cologne Cette chanson a été reprise par Pierre Dac et Francis Blanche. Leur première émission radio commune "Malheur aux barbus" est diffusée sur Paris-Inter en 1951-52. Elle a pour héros un dénommé Furax. Son succès est tel qu'il faut déplacer l'heure d'émission afin d'éviter que les écoliers n'arrivent en retard à l'école. Ils poursuivent par "Les Kangourous n'ont pas d'arêtes". Malheureusement, le caractère atypique de leurs émissions leur vaut d'être éjectés de la cette radio. Ils reprennent les émissions en 1955 sur Europe n°1 dans le cadre d'une série dénommée "Signé Furax" dont les 5 saisons étaient intitulées "Malheur aux Babus" en référence à leur émission-culte, "Le Boudin Sacré", "La lumière qui éteint", "Le gruyère qui tue" et "Le fils de Furax". Il y est question de la secte des Babus qui veulent conquérir le monde par tous les moyens. Fanatiques religieux, ils ne ratent pas une occasion d'entonner leur hymne sacré Intro Des figues, des bananes, des noix. Des noix, des bananes, des figues. Des figues, des bananes, des noix. Des noix, des bananes, des figues. 1. Tout le monde y pue, Il sent la charogne. Y a que le Grand Babu Qui sent l'eau de Cologne 2. Tout le monde y pue, Il fait mal au cœur. Y a que le Grand Babu Qu'a la bonne odeur. Final Chaviro Rotantacha Chamipataro Rogrillapatacha bis Durant des années, les enfants ont hurlé à tue-tête ce hymne charmant sans imaginer les paroles de l'original ! Remarquons que pour mieux apprécier la subtilité des paroles du 3e couplet, il faudrait peut-être l'orthographier Chat vit rôt - Rôt tenta chat - Chat mit patte à rôt - Rôt grilla patte à chat ! La chasse aux moules A la chasse aux moules, moules, moules, Je n' veux plus aller, maman. Les fill's de la ville, ville, ville, M'ont pris tout mon blé maman ! A la pêche aux founes, founes, founes, Je n'veux plus fourrer, maman. Les fill's de ma pine, pine, pine, M'ont mordu le gland maman ! Parodie évidente de la chanson enfantine A la pêche aux moules. Quand je bande Quand je bande Je me demande Où ma pine va s'arrêter Quand j' débande Je me demande Quand ça va recommencer? Les chiens Qu'ils sont heureux les chiens Qui font pipi dans la rue Qu'ils sont heureux les chiens Personn' ne leur dit rien Pschiiiit A rapprocher de ce petit poème intitulé Bonheur parfait Que les chiens sont heureux ! Dans leur humeur badine Ils se sucent la pine, Ils s'enculent entr'eux; Que les chiens sont heureux ! Texte publié dans le Parnasse satyrique, édité par Auguste Poulet-Malassis en 1864 et attribué à un anonyme. On le retrouve également dans L'œuvre libertine des poètes du XIXe siècle de 1918, avec la signature Théophile G.....r. Tous les spécialistes s'accordent pour en attribuer la paternité à Théophile Gautier 1811-1872 Quand on a une gueule comme ça Quand on a une gueul' comme ça, On la ferme, on la ferme ! Quand on a une gueul' comme ça, On la ferme et on s'en va ! La boiteuse voir la version canadienne Arrangement Xavier Hubaut 1. Encore une boiteuse qui revient du marché, Ell' porte dans sa hotte des œufs à plein panier. Les œufs allaient cassi, cassant, Boiteuse allait boiti, boitant ! Ah! Maman ne pleurez pas tant Nous allons couper la bite à Sergent. Mais avant de la lui couper, Nous allons la lui attacher, Attacher la bite à Sergent, Avec un ruban blanc! 2. Encore une boiteuse qui revient du marché, Ell' porte dans sa hotte des fesses à plein panier. Les fess's allaient pendi, pendant, Les œufs allaient cassi, cassant, Boiteuse allait boiti, boitant ! 3. ...des pin's à plein panier Les pin's allaient bandi, bandant,... Les fesses ... Les œufs ... etc. 4. ...des seins à plein panier, Les seins allaient pointi, pointant,... Les pin's ... Les fesses ... etc. 5. ...des couill's à plein panier, Les couill's allaient flotti, flottant,... Les seins ... etc. 6. ...des cons à plein panier, Les cons allaient bailli, baillant, ... Les couill's ... etc. Cette chanson est originaire de Bretagne. Elle figure dans l'Anthologie de la chanson de Haute Bretagne par Simone Morand, publié par Maisonneuve et Larose en 1976. Elle est notamment interprétée par le groupe "Sacrée Bordée" ainsi que par "Tu Pe Du". Si les paroles sont plus sages, on reconnait évidemment la parenté. 1. Quand la boiteuse va-t-au marché,bis Avec son beau petit panier bis Elle s'en va, rouli-roulant, Ah! Maman ne pleurez pas tant! Ah! Ma doué quel trésor D'avoir é-pousé, d'avoir é-pousé, Ah! Ma doué quel trésor D'avoir é-pousé un gars tout en or! 2. Elle emmène aussi son gabier, C'est lui qui la fait manœuvrer. 3. Sur fond de plumes la fait mouiller Lui prend trois ris dans l'tablier. 4. Et sa cotte lui fait carguer, Sa chemise lui fait serrer. 5. Puis à courir le beau gabier Lui guinde un gros mât de hunier! la boiteuse r'vient du marché, Qu'apporte-t-elle dans son panier? 7. Alors elle se met à crier "Tu défonces mon petit panier!" petit mousse sur le chantier Avant dix mois sera lancé ! Elle revient, rouli-roulant, Ah! Maman ne pleurez pas tant! Ah! Ma doué quel trésor D'avoir é-pousé, d'avoir é-pousé, Ah! Ma doué quel trésor D'avoir é-pousé un gars tout en or! Colette Renard va un peu plus loin dans la grivoiserie. Elle chante quelques couplets intercalaires 6 bis. J'étais pourtant dépucelée Par un gros vit de canonnier Mais toi tu m'as dérelinguée Tu m'as tossé jusqu'au gésier 8 bis. Le roi des vits toujours paré Qu'est le plus grand le mieux équipé Pour saborder tous les paniers, C'est le vit du mat'lot gabier et de plus la boiteuse a épousé un cul tout en or ! Dans Le gai chansonnier français de 1886, on trouve une autre énumération recueillie dans les Deux-Sèvres Les couilles s'en vont Pendi, pendant; Les bits * s'en vont Bandi, bandant; Les cons s'en vont Chanti, chantant; Les poules s'en vont Pondi, pondant; Les œufs s'en vont Rouli, roulant Boiteuse derrière Boiteuse devant * Dans "bits" le "t" n'était vraisemblablement muet. et le refrain probablement chanté sur un air légèrement différent est Non, maman, ne pleurez pas tant, Nous allons branler la pine à Bertrand; Avant de la lui branler Il faut bien lui attacher Avec un beau ruban blanc; Nous allons frotter la pine à Bertrand. La version du groupe breton "Tu Pe Du" est encore plus proche de la nôtre; on y trouve notament une énumération du contenu du panier qui se termine par Elle portait sur sa tête des chiens à plein panier Les chiens s'en vont jappi-jappant Les chats s'en vont miauli-miaulant Les oies s'en vont croqui-coquant Les poules s'en vont piri-pipant Les œufs s'en vont rouli-roulant La vieille s'en va boiti-boitant et le refrain se chante Boiteuse par-derrière, Boiteuse par-devant Sur les chemins du Morbihan La vieille s'en va boiti-boitant Mis à par le refrain, cette version est très semblable à la version canadienne ci-après La vieille boiteuse Retour à la version traditionelle 1. C'était un' pauvre vieille, S'en allant au marché. Portant dessur sa tête, Des œufs dans son panier. Les œufs s'en vont tout en roulant; La vieill' s'en va tout en boitant. Boîtez, la vieille Boîtez d'un' patt' de d'vant! 4. ...Un' dind' dans son panier. La dind' s'en va tout en piacquant,... 2. C'était un' pauvre vieille, S'en allant au marché. Portant dessur sa tête, Un coq, dans son panier. Le coq s'en va tout en chantant, Les œufs s'en vont tout en roulant; La vieill' s'en va tout en boitant. 3. ...Un' poul' dans son panier. La poul' s'en va en cacassant,... 5. ...Une oie dans son panier. L'oie s'en va tout en couacquant,... Trou du cul Tambours ! Trou du cul, de quoi te plains-tu? N'es tu pas bien au milieu de mes fesses? Trou du cul, de quoi te plains-tu? N'es tu pas bien au milieu de mon cul? Trompettes ! Et toi, fesse de gauche, de quoi te plains-tu? N'es-tu pas bien à gauche du trou de mon cul? Trompettes ! Et toi fesse de droite, de quoi te plains-tu? N'es-tu pas bien à droite du trou de mon cul? Orchestre ! Rabats ta quette bis Dans ta braguette Lève la jambe Lève la jambe Voilà qu' ça entre Lève la cuisse, cuisse, cuisse, Voilà qu' ça glisse Oh! Hisse! Mon frère était vétérinaire Mon frère était vétérinaire, Il soufflait dans l'trou d'ball'des chevaux, Avec un petit tube en verre, Afin de les rendre plus gros. Mais un jour ce fut le contraire, Le cheval souffla avant lui, Ce qui fit éclater mon frère, Et sur sa tombe on inscrivit Mon frère... Un aimable correspondant nous a signalé une variante après les quatre premiers vers. En outre il s'agit du père et non plus du frère. Bah ! peu importe, du moment que ça reste dans la famille ! Mon père était vétérinaire Il soufflait dans l' derrière des ch'vaux Avec un petit tube en verre Afin d' les faire dev'nir plus gros Un jour un ch'val récalcitrant Lui souffla dans la bouche de d'vant Mon père en fut tout asphyxié Asphyxié de la tête aux pieds On l'emmena au cimetière Au cimetière des chevaux Et sur sa tombe qu'était en pierre On inscrivit ces quelques mots Ci-gît mon père vétérinaire... Un correspondant le l'Oise nous signale une autre variante, fort proche, où la fin du 4e vers est bissé. La mère Gaspard Allons la mèr' Gaspard Encore un verre bis Allons la mèr' Gaspard Encore un verre Il se fait tard. Si l' paternel Si l' paternel revient On lui dira qu' son fils sa fille Est toujours pleine, pleine, pleine,... L'origine de cette chansons est imprécise. Les liégeois en revendiquent la parternité. La légende, qui n'en est pas à un anachronisme près, raconte que le célèbre "Tchantchès" François en wallon liégeois l'a chanté dès sa naissance, en l'an 760 ! dans le célèbre quartier d'Outremeuse de Liège. Toutefois, Gaspar, sans "d", était le patron du Diable au Corps, un ancien cabaret littéraire et estudiantin situé au 12, rue des Choux à Bruxelles. C'est là qu'aurait été créé cette chanson. D'après La légende de Tchantchès racontée par le Musée éponyme etArnaud Decostre dans " La pomponette Le commandeur du cul-sec "Aim's-tu mieux boire et dégueuler, Que de n' pas boire et t'emmerder?" Le buveur désigné "Oui, j' aim' mieux boire et dégueuler, Que de n' pas boire et m'emmerder!" Le chœur "Qu'on verse à boire à c' cochon là , On verra bien s'il dégueul'ra Et pendant qu'il boira, Que son voisin s'apprête; Et pendant qu'il boira, Chantons la Pomponette, La Pomponette, la Pomponette... Ce cochon là a bien pinté, A son voisin de l'imiter ou Ce cochon là a mal pinté, Il va devoir recommencer Claude Rassat signale une autre version dans Chansons populaires dans le Bas-Berry de Barbillat et Touraine. Il faut qu'on s'apprête à boire, boire, boire; Il faut qu'on s'apprête à boire comme il faut. Camarade, prends ton verre. Et ne le refuse pas, Pendant qu'il filera, Que chacun d'nous s'apprête, Pendant qu'il filera, Nous chanterons la pomponnett', la pomponna. Il file, il file..... Ce bougre-là a bien filé, son camarad' va r'commencer. Regardez donc dans son verre, Comme il a le cul bien haut; Je crois qu'il vient d'Angleterre, terre, terre, Car il a le cul en haut bien comme il faut. Il ajoute le commentaire suivant La Pomponnette est un chant de beuverie à forme rituelle dont l'origine sans doute fort loin dans le passé, peut-être aux Bacchanales des Romains, peut-être à ces plantureux festins des Germains et des Gaulois pendant lesquels les cornes de vin ou de cervoise passaient de main en main, sitôt vidées que remplies. Autour d'une table abondamment chargée de bouteilles, les convives sont rassemblés, chacun ayant son verre, à moins que par convention préalable, un seul verre serve pour tous, passant de main en main suivant le mode antique; et tous chantent ensemble le commencement de la mélopée. A - On s'adresse à celui dont c'est le tour de boire B - On lui remplit son verre C - Les convives répètent " il file..." jusqu'à ce qu'il l'ait vidé D - Le buveur pose son verre, dûment retourné cul bien haut E - Les convives le complimentent puis s'adressent au suivant Au cas où le "patient" ne parvient pas à vider son verre d'un trait, on lui chante Ce bougre-là a mal filé; On va le faire recommencer. L'avion air La raspa L'avion, l'avion, l'avion, Ça fait lever les yeux La femme, la femme, la femme, Ça fait lever la queue "Pine au cul" cria la baronne En voyant les couilles du baron Je préfère les avoir dans mon cul Que d' les voir traîner dans la rue. Cet intermède est un peu court, même si on bisse traditionnellement couplet puis refrain. Comme toujours dans ces circonstances, quelques couplets sont venus s'y ajouter. Parmi eux, nous nous bornerons à en signaler deux qui semblent survivre à l'usure du temps; contrairement aux autres, ils sont faciles à ajuster sur l'air ! Les singes, les singes, les singes, Ça mange des cacahuètes La femme, la femme, la femme, Ça aime les coups d' quéquette. C' n'est pas une arbalète Mais un lézard tout poilu Qui sort de la braguette, Direction le trou du cul. Quant à l'air, il est emprunté à un air de danse mexicaine, la raspa. Au temps du succès des samba, mambo et autres cha-cha-cha,... la raspa était jouée peu après la seconde guerre par la plupart des orchestres "sud-américains" notamment Xavier Cugat, Perez Prado, etc. L'air a été utilisé sous le titre "Le bal à Doudou" André Hornez et Thomson par l'orchestre de Jacques Hélian. Notre compatriote Annie Cordy l'a chanté avec d'autres paroles sous l'intitulé "Señorita Raspa".
La mort a un double aspect elle est le non-être. Mais elle est aussi l’être, l’être atrocement matériel du cadavre M. Kundera, 1987 [1978] 262, cité par H. Guy, 2012 3.Car un cadavre est essentiellement une absence, une chose quittée [...] celui que nous aimons [...] laisse entre nos bras cette part de son être, la seule visible, la seule tangible, et qui pourtant ne lui ressemble plus F. Mauriac, 1934 53, cité par J. Candau, 2012 33. 1Je me propose ici de montrer que le cadavre possède naturellement toutes les qualités requises pour être investi du rôle dévolu dans des sociétés non occidentales, en l’occurrence océaniennes, à des artefacts considérés comme des plus sacrés qui ont focalisé l’attention d’un certain nombre d’ethnologues. Pour ce faire, je prendrai appui sur les travaux que j’ai menés sur l’un des objets cultuels des Aranda, un groupe aborigène du désert central australien le churinga ou tjurunga Moisseeff, 1994, 1995. De fait, cet objet occupe une place majeure, non seulement dans les rites des Aborigènes du désert central australien, mais aussi dans la littérature anthropologique. Or les conditions à même de rendre compte de la sacralité paradigmatique dont on le dote reposent, d’un côté, sur sa matérialité paradoxale, de l’autre, sur la charge émotionnelle qu’il est susceptible de générer. 2Dans la cosmologie des Aborigènes australiens, la différenciation de toutes les formes, qu’il s’agisse d’entités matérielles à proprement parler – traits du paysage, êtres vivants, objets cultuels, etc. – ou de principes organisateurs de la vie sociale et de traits culturels spécifiques, est attribuée à un même dynamisme, le mouvement spatial, que l’on désigne dans l’anthropologie de cette aire culturelle comme le Rêve ». Mais si le Rêve est la source de toute chose différenciée, il demeure pour sa part invisible. Seuls les churinga sont aptes à donner prise à une représentation tangible de ce dynamisme ontologiquement transparent. Cet objet plat, en bois ou en pierre, est, en effet, considéré comme une concrétion du Rêve sa surface est sillonnée d’empreintes exprimant de manière elliptique le mouvement du Rêve qui l’a généré et dont il représente lui-même la trace. Il est une parcelle de paysage porteuse des conditions de sa propre apparition et, en définitive, le seul référent auquel l’objet renvoie est lui-même, ce qui l’institue en objet autoréférentiel. Et c’est en vertu de ce statut qu’il est possible d’assigner au churinga un rôle de signifiant particulier lui permettant, sur les terrains cérémoniels où il est mis en scène, de présentifier la manifestation de l’instance à laquelle est attribuée l’efficacité rituelle, à savoir la transformation des novices en initiés ou la reconduction de la fertilité des différentes espèces. Sa matérialité énigmatique l’autorise à maintenir l’invisibilité de la transcendance qu’il prétend montrer et dont l’efficience se fonde précisément sur l’impossibilité de la voir. Si je qualifie la matérialité du churinga de paradoxale, c’est qu’elle montre autant qu’elle masque la représentation de la transcendance que l’objet est censé évoquer. 3Il est strictement interdit aux femmes et aux enfants de voir et a fortiori de manipuler des churinga. Les hommes adultes affiliés à un centre cultuel donné sont, en effet, les seuls à pouvoir utiliser, dans les rites dont ils ont la charge exclusive, les churinga associés à ce centre, de même qu’ils sont seuls à connaître la signification des signes apposés à la surface de ces objets. Toutefois, pour accéder à ce privilège, il leur faut subir de nombreuses épreuves au cours des étapes qui jalonnent la longue trajectoire initiatique masculine. 4Les initiés masculins attribuent à chaque enfant un churinga qui est le pendant, dans le domaine sensible, de l’esprit qu’il incarne. En effet, esprit et churinga sont tous deux associés à la singularité de l’identité personnelle et ils sont censés entretenir un lien intime spécifique rendant compte de l’étymologie du terme servant à désigner cet objet sacré paradigmatique. Tju qualifie quelque chose de secret ou de honteux, et runga signifie sien propre ». Or, en milieu aborigène, révéler la part secrète de soi est censé générer un sentiment de honte Myers, 1979. Si l’objet est tjurunga, c’est qu’en présentifiant, au travers de sa matérialité à la fois tangible et singulière, ce qui est invisible, en l’occurrence l’esprit, il expose la part la plus fragile et la plus intime de la personne à laquelle il est associé. Il est donc logique qu’il soit considéré comme l’objet le plus sacré et que son exhibition au cours des rites constitue une transgression fondamentale requérant, par là même, des procédures d’exception que les initiés masculins sont seuls habilités à mettre en œuvre. De fait, en toute autre circonstance, un tel objet doit demeurer parfaitement caché non seulement les inscriptions dont il est porteur participent à la dissimulation du sens qu’il est censé receler, mais il est à l’ordinaire revêtu d’un épais harnachement de ficelles de cheveux et dissimulé dans un endroit creux du paysage dont les environs sont strictement interdits aux non-initiés sous peine de mort. On comprendra donc que la cérémonie au cours de laquelle un homme est convié à rencontrer son churinga personnel soit l’étape ultime de son initiation et qu’elle soit décrite, en raison de l’intensité des émotions qu’elle suscite chez lui, comme étant de loin la plus impressionnante des phases initiatiques. 5Parmi les opérations pratiquées à cette occasion, la plus importante consiste à graver sur son front les inscriptions recouvrant la surface de son churinga personnel. Il est alors autorisé à voir et à toucher pour la première fois son churinga, et on lui révèle que l’esprit qu’il incarne a émané de cet objet. La nature sèche et solide et, par là , imputrescible du churinga le dote d’une permanence qualifiée d’éternelle à l’instar des autres éléments du paysage, alors que celle de l’initié est vouée, à terme, à une dissolution d’autant plus complète que tous les autres biens matériels associés à sa personne seront, à sa mort, entièrement détruits par le feu. Au moment de sa rencontre avec son churinga, l’initié voit donc simultanément la chose à partir de laquelle il est censé avoir émergé et ce qui subsistera de lui en tant que support unique de l’identité qu’il aura physiquement, mais seulement temporairement, incarnée. Lorsque le churinga et son propriétaire sont mis en présence, l’objet renvoie donc à la composante inaltérable qui sous-tend l’identité de l’initié, tandis que le corps de celui-ci renvoie, lui, à sa composante périssable et transitoire. 6L’esprit qui rattache le corps de tout individu à son churinga est censé disparaître quelque temps après l’exécution de la cérémonie clôturant la période de deuil prescrite aux proches du défunt dont la durée correspond au délai nécessaire à la dissolution des chairs. L’abandon du corps par l’esprit qui l’animait et qu’il incarnait – leur disjonction définitive – le transforme en une chose quittée », c’est-à -dire en une entité purement physique qui ne fait que se représenter elle-même dans la mesure où elle ne reflète plus la subjectivité du défunt. Le cadavre est, dans cette optique et à l’instar du churinga, un objet autoréférentiel mais, à la différence de ce dernier, chez les Aranda qui n’ont aucune propension au culte des restes humains, sa vocation ultime est de se dissoudre dans le paysage, les traces de son inhumation étant elles-mêmes, à terme, vouées à l’oubli. La remémoration cérémonielle des morts consiste, pour les initiés masculins, à examiner et à prendre soin des churinga des défunts suscitant chez eux les émotions les plus vives. 7En Occident, les restes humains ont récemment acquis une sacralité qu’ils n’avaient pas par le passé. Parallèlement, on leur fait subir, de plus en plus souvent, un traitement particulier dont a la charge un groupe restreint d’officiants, médicaux ou paramédicaux, ayant pour cela suivi une initiation spécifique les mettant directement en contact avec des cadavres. Les profanes que sont les proches des défunts tendent, en effet, à être mis à l’écart des procédures les plus violentes appliquées aux cadavres pour les apprêter de sorte à les leur rendre plus tolérables ils en sont les destinataires mais non les exécutants ni même, en général, les témoins. De fait, la matière cadavérique, nous y reviendrons, a des propriétés répulsives puissantes que l’on cherche ici à canaliser, son maniement étant relégué dans des enceintes interdites au public dans des institutions médico-légales et/ou des établissements funéraires. Dans le même ordre d’idées, on remarquera que le recours de plus en plus banalisé à l’incinération, à la thanatopraxie, voire à la plastinisation infra, incline à conférer un aspect imputrescible au cadavre, sinon analogue du moins comparable à la nature incorruptible des churinga. 8On relèvera, par ailleurs, que la présence lourde de la matérialité du churinga sous-tendue par son autoréférentialité peut être rapprochée de l’expérience universelle du non-être » de la dépouille atrocement matérielle », parce que laissée vacante, du défunt. Et c’est cette vacuité qui se montre, paradoxalement, d’une efficacité redoutable pour présentifier l’invisible l’absence du mort, son esprit, des forces surnaturelles. L’autoréférentialité, qu’elle soit artefactuelle ou naturelle, transforme ainsi des choses inertes, churinga ou cadavre, en agents inducteurs de violentes émotions. Chez les Aranda, le rôle des churinga vise à les susciter chez les officiants du culte qui leur est rendu. Dans les sociétés occidentales contemporaines, le traitement appliqué à la dépouille mortelle par les professionnels chez qui il persiste à provoquer les sensations les plus fortes, vise, semble-t-il, à en atténuer les effets émotionnels chez les proches. 9Dans les pages qui suivent, je vais établir un rapprochement entre certains aspects de cet objet cultuel exemplaire qu’est le churinga, qui rendent compte du rôle qu’on lui fait jouer dans les rites aranda, et certaines qualités intrinsèques au cadavre qui, selon moi, permettent aujourd’hui de lui faire jouer un rôle différent, mais tout aussi fondamental quoique passant souvent inaperçu, dans les sociétés occidentales contemporaines. En effet, en dépit de ce qui les oppose, artefact incorruptible, pour l’un, objet naturel putrescible, pour l’autre, il s’agit, dans les deux contextes culturels respectivement considérés, d’entités qui s’imposent comme des objets cultuels investis d’une sacralité en raison de leur aptitude à générer des émotions intenses, de leur matérialité autoréférentielle, et de leur prise en charge par un groupe restreint d’officiants légitimés à le faire en raison d’une initiation spécifique imposant la confrontation directe avec ces objets. 10Il est important de préciser qu’il ne s’agit pas ici de prôner une analogie entre ces deux types d’objets mais de mettre en relation, à des fins comparatives, les caractéristiques, communes et distinctives, de leur matérialité et de leurs rôles socioculturels respectifs pour mieux mettre en lumière le rôle d’objet cultuel exemplaire du cadavre dans les sociétés occidentales contemporaines. Pour ce faire, il convient d’examiner avec la plus grande attention la nature spécifique de la matérialité du corps mort et son aptitude à générer des émotions d’une singulière violence. De l’art d’évoquer l’effroi 11Le cadavre semble avoir une aptitude naturelle à provoquer des sensations difficilement contrôlables L’individu le plus aguerri aux cadavres n’est pas inaccessible à la peur. C’est un phénomène imprévisible auquel tout le monde est sujet », nous confia le [...] médecin-chef de la Morgue, habitué aux quotidiennes autopsies d’organismes en décomposition et aux pourritures des tombeaux. Une fois, dit-il, [...] devant le corps presque nu d’une femme assassinée, étendue sur le parquet de sa chambre, j’éprouvai une peur atroce, et sans que rien ne m’en fît découvrir la plus petite cause. Je fuis en claquant des dents et je ne serais jamais revenu auprès de cette morte avant d’être accompagné par plusieurs personnes » Ganche, 2012 [1909] 10-11. 12Cette capacité du cadavre de susciter une expérience émotionnelle d’une exceptionnelle intensité le rapproche de certains artefacts qualifiés de sacrés, plus exotiques Derlon, Jeudy-Ballini, 2010. Mais n’étant, lui, pas un artefact, il doit être considéré comme le prototype même de tels objets cultuels. Il partage, en effet, avec eux la disposition paradoxale d’exercer une force sur les vivants alors qu’il est inerte. Les citations que j’ai mises en exergue expriment remarquablement bien cette altérité foncière et paradoxale que revêt la dépouille d’un proche. Toutefois, le recours à l’hyperbole et/ou à l’amplification dont use la dramaturgie de la littérature horrifique, en évoquant plus directement les sensations physiques ressenties, est plus adéquat pour traduire la terreur provoquée par le spectacle de la matérialité abominable du cadavre. Qu’on en juge Et celle qui, partout accompagne la Mort [...], la Peur, résidait là [la morgue] dans son royaume. Elle détraquait les cerveaux des vivants, et pour eux savait animer les faces des morts, les agiter dans leur suaire, les mettre debout [...]. Elle agrippait aux épaules les hommes [...] leur soufflait dans la nuque ses frissonnantes terreurs, gelait leurs moelles, les secouait [...]. Les pauvres corps inanimés, enveloppes évacuées par la vie, [...] ne gardaient plus qu’un pouvoir, celui d’horrifier les vivants ou de les mettre en fuite, par leur hideur ou leur pestilence Ganche, ibid. 81-82. 13La sensation violente et captatrice, plutôt que la distanciation esthétique ou scientifique est, de fait, selon Georges Bataille, la voie privilégiée pour accéder à la connaissance directe, quasi organique Brazzini, 2010 57 de l’irréductible “hétérogène” du réel » Stronge, 2006 116. Et ce réel renvoie, pour lui, au numineux que Rudolf Otto auquel il se réfère désigne comme l’effrayant, le terrible, le hideux, et parfois même le répugnant » 1995 [1917] 99, ce qui nous est étranger et nous déconcerte, ce qui est absolument en dehors des choses habituelles, comprises, bien connues et partant “familières” » ibid. 46. Pour Bataille, comme pour Otto, ce tout autre » est le sacré Bataille, 1930 397. Selon moi, ces vocables s’appliquent aussi parfaitement au cadavre et aux sensations physiques qu’il produit. Et il n’est certes pas fortuit que Bataille, pour évoquer le sacré, fasse souvent appel au cadavre, dans son œuvre littéraire comme dans ses écrits théoriques. Mais dans ce dernier cas, c’est pour souligner l’inadéquation de la méthode scientifique en ce domaine parce qu’elle procède par abstraction et séparation » et que le sacré est l’exact opposé de tout objet abstrait ». Pour l’illustrer, il fait appel à l’image du corps d’un enfant sur une table de dissection en opposant les positions du scientifique, pour qui c’est un objet anatomique offert à l’observation savante », et de la mère, pour qui ce qui est en cause est la totalité de l’être » Bataille, 1988 [1951] 49, cité par Paul Stronge, ibid. 119 qui entre dans la méta-catégorie hétérogène du sacré ». Celle-ci n’est pas principalement déterminée du dehors [...], mais de façon générale du dedans et du dehors, quand il s’agit de réactions que nous-mêmes vivons » Bataille, 1988 [1946] 60, cité par Stronge, ibid. 117. On passe alors des catégories séparées du monde homogène et objectif de la science à l’aspect inassimilable et subversif du sacré de l’expérience vécue cf. Stronge, ibid. 130-131. 14Pour restituer l’expérience vécue par la mère, il faut donc adopter une démarche strictement inverse à celle consistant à procéder par distanciation, séparation et abstraction. On est alors à même de reconnaître que ces sensations sont à la fois déterminées du dehors, via la perception de la dépouille atrocement matérielle, et du dedans, via les émotions éveillées par la réalité incorporée de la relation intime et affective à la personne qui incarnait ce cadavre et dont le proche recèle en son for intérieur la part subjective qui s’en est échappée. Le poids de la corporéité en excès du cadavre révèle au public une intimité que la présence de la subjectivité du sujet vivant qui l’animait masquait avant sa mort. De l’inquiétante étrangeté du cadavre 15L’appropriation des corps par la médecine prend son élan au moment de la naissance concomitante, à la Renaissance, de l’anatomie et de la dissection Mandressi, 2003, 2013, c’est-à -dire de la chosification du cadavre à des fins profanes qui rendra possible son exposition ultérieure dans les musées. L’un des derniers avatars de ce type de réification de la dépouille mortelle renvoie aux installations esthétisantes de Von Hagen les écorchés sont aseptisés grâce au recours à la technique de plastination permettant de les dégraisser et de les rendre inodores et, par là , inoffensifs, l’odeur étant l’inducteur majeur du dégoût inspiré par les cadavres Walter, 2004a & b ; Candau, 2012 ; Bertrand, 2012. En conséquence, ils tendent, comme le remarquent certains visiteurs, à se révéler pour ce qu’ils sont vraiment des coquilles dépourvues d’âme, des lieux » autrefois habités, aujourd’hui abandonnés Walter, 2004b 476. Mais lorsque cette enveloppe impassible est pourvue d’un visage et est celle d’un proche, il en va tout autrement. Il en émane alors un effet d’ inquiétante étrangeté », formule forgée par Marie Bonaparte pour transcrire l’intraduisible expression freudienne das Unheimliche Stirn, 2014, renvoyant à l’angoisse étreignant un sujet lorsque l’intime surgit comme étranger, inconnu, autre absolu, au point d’en être effrayant. [...] Quelque chose alors dépasse le sujet, quelque chose qui vient d’ailleurs, d’un Autre qui impose son obscure volonté » Menès, 2004 21. 16Pour Freud, ce qui se rattache à la mort, aux cadavres et au retour des morts, aux esprits et aux fantômes » suscite à l’extrême, et de façon privilégiée, ce type d’expérience 1976 [1919 26]. De fait, le poids de la corporéité de celui qui est passé de vie à trépas a la capacité de métamorphoser l’intime familier en altérité radicale, en présentifiant avec une singulière acuité la disparition du défunt dont le souvenir internalisé peut alors venir hanter les survivants. Le spectre est la rémanence de l’image du corps animé restant imprimée dans le for intérieur des proches ou telle qu’elle peut être fantasmée par d’autres également confrontés à l’inanité de la matière cadavérique. Cette image désincarnée mais animée est, et c’est un paradoxe existentiel, ontologique, produite par le surgissement d’une entité incarnée mais inanimée dont la redondance de corporéité – son référent est la matière elle-même et uniquement elle – convoque une présence énigmatique l’inquiétante étrangeté. En une telle occasion, l’angoisse qui s’empare de nous fait rupture dans le vécu ordinaire et elle nous fait lâcher prise. Et c’est alors, comme l’énonce Bataille, que nous nous perdons, nous oublions nous-mêmes et communiquons avec un au-delà insaisissable » 2008 [1954] 2. Et, pour cet auteur, cet au-delà insaisissable, indicible, c’est l’expérience du sacré » Brazzini, 2010 69. 17La désertion de l’esprit » du défunt confère à son corps un poids matériel singulièrement lourd. Ce surcroît de corporéité va de pair avec l’aptitude exacerbée et paradoxale de la dépouille à évoquer la vacuité et, ce faisant, à convoquer la présence de l’absent en générant ce que Derlon et Jeudy-Ballini, se référant à des artefacts mélanésiens décrivent fort bien une expérience intrusive, déstabilisante, vécue sur le mode de l’emprise », c’est-à -dire un tel assujettissement de la personne qu’elle s’assimile parfois à une agression » 2010 78-79. Dès lors, l’opérateur d’efficacité » de ces objets-là , c’est-à -dire leur capacité à provoquer le saisissement des spectateurs et, par là , à présentifier des instances surnaturelles », se fonde sur la qualité esthétique distinctive qu’on leur reconnaît ibid.. En ce qui concerne le cadavre, on peut postuler que c’est son aspect hideux exemplaire qui génère une semblable expérience tout aussi intense. Dans les deux cas, l’inquiétante étrangeté se dégageant de ces choses » procède de la matérialité qui leur est propre c’est elle qui, en leur permettant d’incarner une présence énigmatique, les rend aptes à la fois à évoquer et à convoquer les forces invisibles qu’elles sont censées manifester. Les soubassements physiologiques de l’effroi 18Les artefacts mélanésiens évoqués par Derlon et Jeudy-Ballini, lorsqu’ils sont exhibés, provoquent parfois des réactions affectives d’une telle ampleur qu’elles sont ressenties comme ayant la potentialité de menacer l’autonomie mentale de certains spectateurs. Si elles sont assimilées à une agression c’est que, dans cette aire culturelle, ce qui affecte les sens – la vue, l’ouïe, l’odorat – agit sur le corps » ibid., Jeudy-Ballini, 1999, 2004. On voit donc que les objets cultuels produisent des effets patents, physiques et psychiques, que l’on peut rapprocher de ceux suscités par la dépouille en voie de décomposition d’un familier ou d’un semblable. Avant de me pencher sur la nature des propriétés sensibles de ces actants » Latour, 2006 qui conditionne, sans nul doute, de telles réactions, je vais d’abord chercher à cerner les soubassements physiologiques de ces dernières. Photo 1. Ce qui lui ressemble encore © Marika Moisseeff 19De mon point de vue, toute expérience émotionnelle est induite par des sensations physiques que je qualifierais de cénesthésiques et qu’il convient de distinguer des perceptions. Les premières correspondent à des ressentis corporels suscités par la stimulation de récepteurs situés dans les organes internes dont le fonctionnement dépend, non de la motricité volontaire régie par le système nerveux somatique, mais du système nerveux dit autonome ou neuro-végétatif, ou encore neuro-viscéral. Celui-ci régit les fonctions vitales de l’organisme respiration, circulation, sécrétions glandulaires, digestion, thermorégulation en en assurant l’homéostasie interne et son contrôle est, en principe, indépendant de la volonté. Pour aller à l’essentiel, je dirais que, lors d’un stress ou d’une attaque de panique, ce que j’appelle sensations cénesthésiques renvoie aux phénomènes physiologiques suivants contraction ou relâchement des intestins ou de la vessie, nausées et/ou vomissements, étourdissement, bourdonnements d’oreille, augmentation ou diminution des fréquences cardiaque et respiratoire, de la chaleur, hypersudation. Lors de situations moins extrêmes, ces réactions viscérales, bien rendues en anglais par l’expression gut feeling, paraissant venir des profondeurs de l’être » Larousse en ligne parce qu’elles sont indépendantes de la volonté et, en apparence, irraisonnées, sont associées à l’intuition. Selon moi, elles correspondent aux excitations endosomatiques » rattachées à la pulsion freudienne Laplanche et Pontalis, 1981 [1967] 411, et sont à la base de la qualité de l’affect ressenti lors d’une situation donnée et, donc, de l’interprétation comme de la mémorisation de celle-ci. Les perceptions sont quant à elles, avant que d’être intériorisées, suscitées par des stimuli externes affectant nos organes des sens et c’est pourquoi la neurophysiologie les range dans la catégorie de l’extéroception. Les perceptions peuvent, bien entendu, engendrer des sensations cénesthésiques de plus ou moins grande intensité. Les unes et les autres ne recouvrent peut-être pas strictement les déterminants internes – du dedans – et externes – du dehors – sous-tendant l’hétérogénéité du vécu que Bataille associe à l’expérience du sacré. Les sensations cénesthésiques rendent néanmoins bien compte de l’aspect essentiel de sa composante organique, si chère à cet auteur qui accordait précisément le primat à la sensation pour accéder à la connaissance. Elles ont, de fait, l’avantage de se démarquer radicalement des catégories homogènes que sont les représentations formelles auxquelles les sciences sociales tendent à se cantonner et qui sont, selon Bataille, tout à fait inadéquates pour exprimer ce qu’il en est de l’expérience religieuse », ce pourquoi il les fustigeait. Photo 2. Ce qui ne lui ressemble plus © Marika Moisseeff 1 Je suis redevable à Maurice Bloch de m’avoir fourni les références des travaux de Rozin. 2 Comme le relève l’un de mes évaluateurs anonymes, la réglementation funéraire et les modalités [a ... 20Il est donc, de ce point de vue, pertinent de remarquer que la confrontation avec un cadavre provoque de manière quasi systématique des réactions viscérales dont l’un des ressorts majeurs serait le dégoût Rozin et al., 2008 7611. Les deux déclencheurs essentiels de la répulsion sont, d’une part, la vision, d’autre part, l’odeur fétide, souvent qualifiée de méphitique. Cette odeur coïncide, bien évidemment, avec la décomposition du corps elle donne consistance, en l’extériorisant, au processus interne sous-jacent mais, tout en le rendant perceptible, elle reste elle-même invisible. Les conditions sont donc remplies pour qu’elle soit éprouvée comme le facteur subtil de contiguïté entre le mort et le vivant, d’autant plus qu’elle contribue grandement aux effets bien réels, parce que physiquement ressentis, du premier sur le second, devenant en quelque sorte le véhicule de la contamination de l’un par l’autre. Le défunt est ainsi l’agent qui simultanément subit des effets organiques et en impose, faisant ingérence dans l’autre par la contagion opérée par sa transmutation. Aux effluves très palpables, quoiqu’invisibles, s’exhalant de la putréfaction charnelle, correspondent, en effet, pour celui qui en est le récepteur, les réactions très concrètes émanant de ses propres entrailles qu’il va pouvoir mettre au compte de l’objet inerte qui lui fait face2. On comprendra donc que ces réactions puissent être aisément mises au compte du pouvoir d’influence et d’action de la dépouille auquel il sera tout aussi facile d’attribuer une intention ; une intention qui viendra recouvrir l’assourdissant silence de ce corps ostensiblement muet. Le cadavre ainsi transformé en agent défie les distinctions conventionnelles entre sujets et objets, personnes et choses » Krmpotich et al., 2010 380. 21Les sensations cénesthésiques que les ethnologues tendent très largement à négliger doivent, selon moi, être mises en rapport avec la puissance conférée au cadavre et, par là , à d’autres objets cultuels dont la plastique, résultat ou non d’un procédé spécifique de fabrication, et/ou le mode de manipulation permettraient d’engendrer des sensations similaires. Elles participeraient au brouillage des frontières entre objet et sujet, en effaçant la possibilité d’accoler ces entités à un référent stable, univoque et ordinaire. C’est pourquoi la question cruciale préalable qu’il faut, me semble-t-il, poser pour retrouver les principes de l’efficience de ces choses matérielles – cadavre et objets – n’est pas, et là je détourne à mon profit la formule de Krmpotich et al. concernant les ossements 2010 373, que font les gens avec le cadavre ? », mais plutôt qu’est-ce que fait le cadavre aux gens ? ». Car, comme nous l’avons vu, le cadavre a effectivement la capacité de faire des choses aux vivants, c’est-à -dire qu’il est possible de lui attribuer une agentivité en dépit du fait qu’il est a priori dépourvu d’animation. Et, sans nul doute, cette qualité d’agent a quelque chose à voir avec ses propriétés sensibles, c’est-à -dire avec ce qui émane de sa matérialité spécifique. Un macchabée qui nous f’ra dégueuler » 22L’expressivité d’une personne, des traits de son visage à ses paroles, permet de lui attribuer une subjectivité. Cette expressivité, au moment du trépas, se fige. Le corps devient pure matière vouée, si on laisse libre court à son sort inéluctable, à la corruption. Il se transmue alors en un objet encombrant et importun car ce qu’il exsude gêne infiniment les sens. Pour preuve, l’extrait d’entretien avec le réalisateur Alain Jaubert sur ses repérages à l’Institut médico-légal de Paris Et la première sensation réelle, c’est l’odeur. [...] ça perturbe énormément, les odeurs de cadavre [...] J’ai senti d’abord cette odeur [...] qui est très très forte. C’est une odeur de viande en décomposition. [...] Il y a une violence [...] très forte. Par exemple, plusieurs jours après, je ne pouvais pas manger de viande, l’odeur de viande me rappelait cette odeur. [...]. La seconde sensation a été sur la couleur. Ça m’a beaucoup frappé [...]. [Les morts ont] des couleurs [...] assez violentes Hennig, 2007 [1979] 135-137. 3 Un exemple emblématique en est The Body Snatcher de Stevenson 1998 [1884]. 23Face à ces dépouilles dont l’expressivité est réduite à la pestilence et à la modification de l’aspect des chairs, s’il est un corps de métier, en Occident, dont les membres ont la réputation d’être naturellement à l’aise, c’est bien la médecine. Du point de vue des profanes, ces professionnels, et notamment les anatomopathologistes et les légistes, sont censés conserver leur sang-froid en toutes circonstances. Vu sous cet angle, la manipulation du cadavre est un acte essentiellement technique se confinant à une pratique distancée et sans état d’âme Moisseeff, 2013a. Et, il faut bien dire que le folklore carabin, tout comme les séries télévisées ou les romans policiers abordant le sujet, tendent à renforcer ce stéréotype. Pourtant, la frayeur éprouvée par les médecins est un motif que l’on trouve dans les récits recueillis auprès de spécialistes en exercice cf. supra ou la littérature britannique du xixe siècle3. En outre, si des recherches récentes montrent que la pratique de la dissection tend effectivement à diminuer, chez les étudiants en médecine, le malaise ressenti en touchant un corps mort déjà refroidi, elles soulignent aussi qu’elle n’atténue en rien leur répulsion à toucher le corps encore chaud d’un défunt Rozin, 2008a. Quoi qu’il en soit, toutes les études convergent pour affirmer que l’impassibilité apparente, s’accompagnant très souvent du maniement d’un humour particulier à caractère défensif, de professionnels patentés est le résultat d’un apprentissage que les impétrants affrontent avec crainte Segal, 1988 ; Godeau, 1993, 2007. Photo 3. Une dissection © Collection privée 24Pour donner encore plus de consistance à ce qu’il en est des sensations cénesthésiques ressenties en regard des propriétés sensibles des corps de personnes récemment décédées, je citerai ici les propos recueillis auprès d’une interne ayant pratiqué des dissections dans un service d’anatomie pathologique Ce qu’on craint, c’est de s’infecter [...]. on se protège quand même le nez pour pas respirer trop de cochonneries, parce qu’en plus, ça sent très mauvais [...]. L’odeur est tellement forte, [...] [elle] s’imprégnait sur mes mains, si bien que quand je portais ma fourchette à la bouche, je ne pouvais plus du tout manger. [...] j’ai pas mangé de viande pendant six mois [...] c’était trop pénible. [...]. C’est jaune verdâtre. C’est pas une belle couleur, dès que vous êtes chez un cadavre, tout devient horrible rires. [...] c’est tellement dégoûtant qu’on n’a pas tellement envie de rigoler. On rigole comme ça, on rigole parce qu’on a tellement peur qu’on se défend comme on peut... C’est quand même assez dégoûtant. C’est de la viande qui pourrit. Après, on s’habitue davantage. Mais quand même, chaque fois que le cadavre arrive [...], il se passe quelque chose. – Même six mois après ? – À chaque fois. [...], j’appréhendais [...]. J’avais peur. Enfin, je savais bien que la personne n’allait pas se mettre debout, mais qu’est-ce que j’allais voir ? [...] une fois qu’on a tout pris, tout découpé, on remet tout dedans en morceaux. C’est horrible. Horrible, horrible, horrible. On est tellement mécontent et agressif, parce qu’on en a ras le bol, qu’on jette tout avec vraiment beaucoup de méchanceté dans ce cadavre avec plaisir, [...] et après, on jette nos gants dedans rires de rage, [...] On dit, il l’emportera pas au paradis ... [...] ce qui m’a frappée, [...] c’est le mélange des couleurs. Des couleurs compliquées, [...] c’est pas des couleurs pures. [...] Hennig, 463-481. 25Ces paroles entrent en résonance avec ce que nous dit Miller quant à la spécificité du dégoût The idiom of disgust consistently invokes the sensory experience of what it feels to be put in danger by the disgusting, of what it feels like to be close to it, or touch it. Disgust uses images of sensation or suggests the sensory merely by describing the disgusting thing so as to capture what makes it disgusting. Images of sense are indispensable to the task. We thus talk of how our senses are offended, of stenches that make us retch, of tactile sensations of slime, ooze, and wriggly, slithering, creepy things that make us cringe and recoil. [...] no other emotion forces such concrete sensual descriptions of its object 1997 9, cité in Pachirat, 2011 286. 26On notera, à ce sujet, l’analogie des propos, concernant la prégnance des odeurs et des couleurs, tenus par le profane cité auparavant et par l’initiée. On relèvera, par ailleurs, la structure paradoxale de l’énonciation de cette professionnelle. Elle met, en effet, en évidence à la fois la réification, par le biais du ça » – ça pue, c’est horrible –, et son échec lorsque revient la personne » qui pourrait se relever et que l’on finit par punir avec plaisir » et beaucoup de méchanceté » pour avoir infligé tant de souffrance et d’angoisse dont le praticien insiste sur la persévérance en dépit de l’expérience acquise. La personne morte continue donc à agir mais d’une tout autre manière que celle qui est habituelle à un être humain ce n’est pas l’être parlant qui s’exprime mais une matière crue – une viande » – en train de se liquéfier dont l’expressivité uniquement sensorielle ne peut avoir pour seules réponses, du côté de son destinataire, que d’âpres sensations. Son miasme imprègne celui qui la manipule et en s’exhalant, tel un spectre invisible s’insinuant dans son corps par la bouche, altère son sens du goût au point de modifier durablement ses habitudes alimentaires. Tout se passe comme si le cadavre mortifiait littéralement son bourreau tandis que celui-ci lui insuffle la vie, n’ayant alors d’autre recours, pour tenter de s’en débarrasser, que de le tuer symboliquement une deuxième fois avec les instruments qui les ont mis en contiguïté physique, les gants et vlan, il l’emportera pas au paradis ». Pas de doute donc, le cadavre est un agent qui opère par contagion et, à l’acuité de son expressivité organique, répondent les termes acerbes qui lui sont adressés il agresse et est agressé en retour. Ce dont témoigne magistralement la fameuse chanson de salle de garde que nul médecin n’est censé méconnaître et dont je ne retiendrai ici que le contenu sémantique d’une de ses variantes Dans un amphithéâtreY’avait un macchabéeQui sentait fort des piedsCe macchabée disaitCe macchabée gueulait Ah ! c’qu’on s’emmerde ici »On va le disséquerAvec un spéculumOn en f’ra du pâtéQui nous f’ra dégueuler 27Au travers de l’euphémisme de la puanteur des pieds, c’est, d’une part, la prégnance de la pestilence qui est ici encore soulignée en premier et, d’autre part, le fait que si les premiers patients sur lesquels sont conduits à s’exercer les étudiants en médecine arrivent les pieds devant, leur pouvoir sensoriel leur confère, néanmoins, l’aptitude à se relever d’entre les morts pour aller les tourmenter. Et c’est bien, alors, leur aptitude à susciter une répulsion grandissante qui permet de leur concéder une parole qui va s’amplifiant le macchabée dit, puis il gueule à l’unisson de l’intensité croissante des sensations qu’il fait ressentir. Ainsi, par la grâce opérée par l’humour, le martyre subi par le macchabée se mue en martyre de ses tortionnaires. 4 Les travailleurs du funéraire restent révulsés tout au long de leur carrière par l’aspect des cadav ... 28La figuration d’un cadavre qui s’emmerde » évoque plus sûrement, pour ceux qui sont à même d’en saisir intuitivement le sens, le fait que c’est la liquéfaction de ses matières, entre autres fécales, qui emmerde4 ». Et si on menace de le disséquer avec un spéculum, et non avec le scalpel utilisé dans les faits, c’est que l’hyperbole exprime beaucoup mieux la fonction transgressive assumée par les médecins consistant à violer l’intimité des corps, vivants et morts. Le spéculum sert, en effet, à regarder à l’intérieur du sexe de la femme, à jeter un œil sur cette origine du monde si énigmatique d’où jaillit la vie. Mais pour avoir le droit d’accéder à ce secret, il faut d’abord ingérer » métaphoriquement du cadavre, c’est-à -dire dépasser la réticence naturelle à aller fouailler dans les entrailles. De fait, la mortification du macchabée le dote de la faculté redoutable de faire dégueuler les novices qui ont charge de le transformer en pâté », cette bouillie si peu ragoûtante à laquelle aboutit la dissection. Or une telle éventualité, si elle se réalisait, pourrait faire douter de la capacité à devenir médecin » Godeau, 1993 85. Ainsi, quoique toujours envisagée, elle reste difficilement avouable sinon sous couvert d’un hymne dont la tonalité joyeuse et rigolote masque aux profanes la vérité de l’expérience vécue. 29Envisagé sous cet angle, le cadavre apparaît comme l’objet fondamental utilisé dans le rite inaugural de la trajectoire initiatique que doivent emprunter ceux qui se destinent à assumer ce que l’ethnologue pourrait avoir intérêt à reconnaître comme la sacralité de la fonction médicale Moisseeff, 2013b. Le corps, matière et instrument des rites médicaux 5 Segal ibid. et Godeau ibid. 92 ont tout deux observé l’assimilation établie par les apprentis ... 30La référence précédente au spéculum en lieu et place du scalpel exprime on ne peut mieux le caractère obscène d’une pratique dont la chanson est un condensé elle consiste effectivement à traiter le corps d’un défunt comme un morceau de viande au point que les employés du laboratoire d’anatomie et de la morgue sont parfois appelés “les garçons bouchers” » Godeau, 1993 89. Mais si cette chanson est emblématique de la profession médicale, c’est que ses officiants ont, de façon beaucoup plus générale, la tâche sacrilège de faire intrusion dans l’intimité de leurs patients. Ils leur demandent tout de go de se déshabiller afin d’accéder directement à leur corps qu’ils sont légalement habilités à regarder dans toute sa nudité, à allonger, à toucher et palper, à investiguer dans ses moindres recoins en pénétrant, par exemple, ses orifices, ou en lui infligeant parfois des traitements douloureux. Et lorsqu’ils souhaitent avoir un accès encore plus libre à ce corps, ils l’anesthésient et l’ouvrent pour voir et manipuler ce qui est à l’intérieur. Et pour pouvoir maîtriser ce corps qui est la pièce maîtresse des actes médicaux Moulin, 2006, il faut l’appréhender comme une chose, en faisant abstraction de la subjectivité dont elle est dotée. L’objectivité du praticien est au prix de la désubjectivation de la matière sur laquelle il opère Segal, 1988. C’est pourquoi la dissection et l’autopsie des cadavres constituent, après la réussite du concours d’entrée en médecine, les étapes successives préliminaires à l’apprentissage clinique proprement dit. Et lorsque j’ai fait mes études de médecine, nous étions ensuite amenés, au cours de notre première année d’externat, à effectuer des stages de chirurgie. À n’en pas douter, donc, l’apprentissage médical est centré, non seulement sur le corps mais, surtout, sur l’acquisition de la capacité à contrôler ses émotions face à une matière qui n’est jamais indifférente, et ce d’autant moins, paradoxalement, qu’elle est immobile. Les corps figés, par la mort ou l’anesthésie5, deviennent des objets ambigus dont émane une force telle qu’elle est, comme le dit Agnès Pataux des fétiches africains, incitatrice à éviter les faux-pas » 2010 13. Artefact rituel et objet charnel imposent donc du fait de leur matérialité propre une même focalisation de l’attention on ne peut les manipuler qu’avec les plus grandes précautions. Mais l’opérateur d’efficacité du corps repose plus particulièrement sur ce qui en est la condition le dévoilement transgressif de l’intime qui atteint son point ultime lorsqu’il aboutit à la dénudation des chairs telle qu’elle est réalisée par les actes chirurgicaux et surtout l’autopsie ou la dissection. 31Ce surgissement de l’excès de présence incarnée se produit, pour les profanes, au moment du trépas mais aussi de la naissance et il les terrifie Devant le nouveau-né, comme devant le mort, la même panique saisit, le même affolement, on ne sait que faire et on a peur » Verdier, 1979 103. L’épouvante doit selon moi être rattachée aux sensations cénesthésiques particulièrement violentes suscitées par la réduction du corps à la crudité des matières qui le composent. Ainsi, lors de l’accouchement, le jaillissement du corps du bébé, en soi déjà très saisissant, s’accompagne, en effet, de l’expulsion du placenta et d’autres substances olfactivement offensives telles que sang, fèces et liquide amniotique. La parturition expose, en outre, le sexe de la mère renforçant ainsi l’indécence de la révélation de l’intime organique pour ceux qui en sont témoins. L’exhibitionnisme auquel est réduit le défunt est, quant à lui, remarquablement décrit par Milan Kundera Voici encore un instant on était un être humain protégé par la pudeur, par le sacré de la nudité et de l’intimité, et il suffit que vienne la seconde de la mort pour que notre corps soit soudain à la disposition de n’importe qui, pour qu’on puisse le dénuder, l’éventrer, scruter ses entrailles, se boucher le nez devant sa puanteur 1987 [1978] 278. 32La naissance et la mort imposent donc une relation immédiate et directe avec l’irréductible hétérogène du réel organique, facteur d’angoisse irrépressible à l’origine, selon Bataille, de l’expérience du sacré. De fait, l’irruption de l’inquiétante étrangeté liée à la transformation du familier en tout autre, et plus précisément en cette chose répugnante parce que réduite à un objet purement charnel, plonge les proches, comme le rappelle Yvonne Verdier, dans le désarroi. Ce qui les impressionne, au sens fort, c’est l’intuition de franchir sans le vouloir un interdit fondamental, celui d’accéder à ce qui devrait rester à tout jamais caché et qui cependant, en ces occasions singulières, s’offre sans défense possible à l’acuité de leurs sens. D’où la nécessité ressentie, dans nombre de sociétés, de recourir à un tiers pour médiatiser la relation des proches avec le nouveau-né ou le défunt. À une époque où l’on naissait et mourait la plupart du temps à domicile, ce tiers était souvent une femme à qui revenait la tâche de faire » les bébés et les morts ; une tâche consistant, pour l’essentiel, à les nettoyer, que l’ethnologue qualifiait de domestication et d’humanisation, de socialisation » Verdier, ibid. 105. 33Dans la plupart des sociétés occidentales contemporaines où la gestion des corps revient à la médecine, cette tâche est déléguée au personnel des organismes de santé. Un sacré compatible avec la laïcité 34La conception du sacré à laquelle je me réfère est en phase avec celle de Bataille qui s’est lui-même inspiré de certains travaux ethnologiques 1957. Dans cette perspective, le sacré est rattaché à la transgression, c’est-à -dire au franchissement d’une frontière séparant ce qui peut être montré ou fait en des circonstances ordinaires et ce qui ne peut l’être qu’en des occasions exceptionnelles, voire illicites. Lorsque cette frontière est violée, le secret de ce qui doit habituellement être tenu à distance des sens est révélé la chose est exposée sans fard, c’est-à -dire sans l’interposition de ses représentations ou de ses voiles de convenance. On est alors dans l’extraordinaire qui peut être organisé comme tel au moyen de conventions socialement reconnues comme il est de règle au cours de cérémonies religieuses, mais aussi de l’examen médical ou des interventions chirurgicales ou médico-légales. 35L’exhibition de l’intimité corporelle est, de fait, celle qui est la plus susceptible de renvoyer à une transgression. C’est pourquoi il y a une contiguïté entre le sacré et, d’une part, les actes sexuels, d’autre part, la mort, tous pouvant se trouver conjugués dans des circonstances extrêmes, ce à quoi renvoie l’imagerie des œuvres de Sade, Bataille et Guyotat. Ce qui lie ces phénomènes est la présence excessive et sans médiation de la chair. De ce point de vue, le sacré renvoie à l’exhibition de l’intimité physique telle qu’elle est mise en place dans les rites où le corps est dénudé, soumis à des mutilations plus ou moins conséquentes, et où ses fluides ou excreta sang, sperme, urine, fèces jouent un rôle essentiel. Il en va ainsi dans des contextes culturels tels que celui des Aranda où des opérations parfois extrêmement sanglantes sont pratiquées sur les corps par les seuls initiés au cours de rites estimés des plus sacrés, ce pourquoi il est strictement interdit aux profanes d’y assister. Dans cette perspective, les blocs opératoires et les morgues renvoient à des lieux où le sacré est également à l’œuvre. 6 Dans cet article cité, en reprenant la définition de la religion proposée par Durkheim dans Les for ... 36De fait, les ethnologues travaillant dans des sociétés où le terme de religion ne renvoie, à l’origine, à aucun vocable indigène, rangent dans le registre du religieux, non seulement les croyances en des entités ou principes invisibles, mais également tous les phénomènes peu ou prou ritualisés. Or, dans ces contextes, le rite met en jeu le corps qui est tout ensemble son outil et sa matière » Fabre, 1987 4 et, bien entendu, ceux qui entourent la naissance et la mort y occupent, en général, une place de choix. Dans l’ensemble des sociétés occidentales d’aujourd’hui, ce type de rites renvoie aux pratiques médicales. Vu sous cet angle, les organismes de santé constituent les lieux d’un culte qui, bien que qualifié de laïc par les indigènes, n’en est pas moins le cadre de la mise en place, depuis l’émergence du biopouvoir Foucault, 1997 [1976], d’une religion centrée sur le corps Moisseeff, 2013b6. Les actions rattachées à ce culte sont rigoureusement encadrées par des législations restrictives punissant les dépassements aux transgressions qui y sont légalement autorisées et, pour cela même, déléguées à des officiants légitimés dans leur fonction par une initiation spécifique. 37L’initiation suivie par ceux qui occupent le haut de la hiérarchie, les médecins, consiste en tout premier lieu, comme nous l’avons vu, à les confronter à la mort qu’ils auront charge de combattre, en les introduisant ainsi d’emblée à l’aspect sacré de l’intrusion dans l’intimité des sujets qui est à la base du culte médical. Cet apprentissage se poursuivra, pour ceux ayant réussi le concours de l’internat, par ce qui renvoie au folklore des salles de garde. Sexe et pornographie y sont conviés et permettent de transgresser, en l’inversant, ce qui constituait la stricte discipline imposée aux officiants de la religion traditionnelle sous couvert de la continence sexuelle, voire de la virginité. Les rites ouvrant et fermant le temps de l’internat sont eux-mêmes sacrilèges vis-à -vis de la liturgie chrétienne et c’est pourquoi, bien que fondés sur la débauche, ils sont appelés baptême et enterrement. De fait, ce parcours initiatique dont la coutume a pris pied, en France, au début du xixe siècle Godeau, 2007, au sein même des temples de l’exercice, à savoir les hôpitaux, a permis à un personnel laïque d’en évincer progressivement les religieuses chrétiennes, seules jusque-là à y soigner les malades indigents Lalouette, 1991, 2006 ; Knibiehler, 1984 ; Huguet-Duguet, 1982. Dans ces institutions, ces initiés ne peuvent opérer sur le corps et ses constituants que dans des enceintes réservées à cet effet dont l’entrée est strictement interdite, hormis le patient concerné alors appréhendé comme un objet, aux non-initiés. Les matières manipulées et les instruments utilisés y sont considérés comme potentiellement, voire effectivement, contagieux, ce pourquoi ils sont soumis à des procédures de décontamination. 38L’objet le plus sacré de cette religion laïque est donc, à n’en pas douter, le corps, ce que mettent bien en évidence l’émergence récente et l’importance reconnue à la bioéthique et la référence à la nécessité de préserver la dignité humaine dans le cours d’actes médicaux de plus en plus intrusifs en recourant, dans la jurisprudence, aux notions d’inviolabilité et de sacré si problématiques dans un état laïque Gasnier, 2012 232 que les juristes leur substituent parfois, dans les textes de loi, des termes empruntés à la langue liturgique s’il en est qu’est le latin Baud, 1993. De fait, l’article 16-2 du Code Civil précise que Le juge peut prescrire toutes mesures propres à empêcher ou faire cesser une atteinte illicite au corps humain ou des agissements illicites portant sur des éléments ou des produits de celui-ci, y compris après la mort ». 39Cette consécration de la sanctuarisation du corps humain » Gasnier, ibid. 232 repose sur la préséance accordée à l’individualité physique pour fonder l’identité personnelle dans les sociétés occidentales contemporaines. On en prendra pour preuve la prégnance croissante des critères d’identification biométrique. En effet, le corps est une entité munie de limites suffisamment claires pour que leur visualisation, via l’échographie obstétricale, incline à reconnaître aujourd’hui au fœtus des droits élargis, de même que, depuis quelque temps déjà , l’accouchement est censé opérer une coupure suffisante entre la mère et l’enfant pour que celui-ci soit vu, dès la naissance, comme une personne à part entière. De ce point de vue, la prise en charge du corps par des organismes de santé participe de la religion laïque centrée sur le culte de l’homme anticipée par Durkheim 1914. De l’immortalité des corps dans l’Occident contemporain 40Dans les sociétés occidentales où le corps est devenu la référence première de l’identité personnelle, le cadavre semble avoir acquis un statut de plus en plus comparable à celui assigné au churinga chez les Aranda. En effet, en consacrant la sanctuarisation du corps humain », la loi a, dans le même temps, proclamé la nature sacrilège de toute atteinte au corps y compris après la mort ». Ce constat est d’autant plus remarquable que jusqu’à une période récente, en dehors des dispositions relatives aux funérailles », le cadavre n’intéressait pas le droit Gasnier, ibid. 230. La loi traitait la dépouille d’un simple mortel comme une chose, certes particulière mais néanmoins dépourvue de toute personnalité juridique. Aujourd’hui, en conséquence des pouvoirs sur les matériaux humains concédés à la biologie, l’origine et le terme de la trajectoire d’un sujet ont tendance à s’étendre en deçà et au-delà de ce qui la bornait traditionnellement la naissance et la mort. En effet, les nouveaux textes de loi ne protègent pas seulement le cadavre, au sens où nous pourrions l’entendre classiquement, à savoir le corps dans un état de décomposition plus ou moins avancé, sur lequel on peut cependant encore reconnaître la forme d’un corps humain, mais également les ossements, les cendres issues du corps, ou des parties de corps » ibid. 232. De manière corrélative, nous avons les plus grandes difficultés à nous séparer de nos défunts, ce dont témoigne l’injonction paradoxale au devoir de mémoire et au travail de deuil. 41Tout se passe comme si la gestion des corps au sein des organismes de santé avait permis de leur conférer une forme d’immortalité. En ayant développé les moyens de prolonger médicalement et ad vitam aeternam la vie organique, ils sont effectivement à même de maintenir entre la vie et la mort des individus en fort mauvais état, voire dont la mort cérébrale a été prononcée et qui pourront ainsi faire l’objet de prélèvements pour suspendre l’arrêt de mort pesant sur d’autres individus. Pour se débarrasser de ces corps devenus potentiellement immortels, on se retrouve donc devant l’obligation d’édicter de nouvelles lois autorisant l’euthanasie. Parallèlement à cet état de fait, on constate, d’une part, la multiplication des fictions mettant en scène zombies, vampires et autres morts-vivants, d’autre part, la propension à transformer le cadavre en artefact artistique particulièrement valorisé et subversif Carol, Renaudet, 2013 ; Walter, 2004a & b. Les expositions de cadavres plastinisés de Von Hagen en sont l’illustration la plus flagrante. En effet, si elles ont donné lieu, du côté des intellectuels et des décideurs publics, à nombre de polémiques, elles ont plutôt suscité l’admiration béate, voire une fascination quasi religieuse, du côté du grand public, certaines personnes s’étant portées volontaires pour devenir après leur mort l’objet de ce nouveau culte des reliques très incarnées Walter, 2004a. 42On voit donc qu’il est possible de reconnaître à cet objet cultuel naturel qu’est le cadavre les qualités requises permettant de l’instituer en artefact pérenne à l’instar du churinga. Mais on relèvera que chez les Aranda, le churinga, à la différence de la dépouille mortelle vouée à terme à une dissolution irrémédiable, est le seul élément ayant supporté l’identité spécifique du défunt qui, parce qu’il est doté d’une nature inaltérable qualifiée d’éternelle, est jugée digne de continuer à l’évoquer au-delà de la mort. Par contraste, dans les sociétés occidentales contemporaines telles que la nôtre, on a remplacé la discontinuité de la personnalité juridique par sa pérennité si bien que la personne humaine qui a été longtemps conçue comme l’usufruitière de son corps, de son vivant, semble en avoir obtenu, ces derniers temps, la nue propriété perpétuelle dès son décès. Par conséquent, le corps, cet objet qui a tant de difficultés à expirer, est susceptible de conférer à l’individu une éternité quasi similaire à celle conférée, chez les Aranda, au churinga.
Liste des titres des chansons de D à I Cliquez uniquement sur la première lettre du titre de la chanson les articles La, Le, Les sont rejetés à l'arrière !A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W XYZ Les titres diffèrent parfois selon les régions. Nous vous suggérons de rendre votre recherche encore plus efficace, en utilisant "Google" qui cherchera sur tout le site. Dans une tour de Londres Dans un amphithéâtre De frontibus De Nantes à Montaigu De profundis morpionibus De voyageur Demoiselle La Deux sœurs Les Digue du cul La Dispute du cul et du con La Doigt gelé Le Droguiste Le Du haut de la montagne Duc de Bordeaux Le Eh! Gai, de profundis Een avond met een meisje Elle a des grosses tototes Empereur au tombeau L' Encore un p'tit verre de vin En descendant la rue d'Alger En descendant la rue Cuvier En passant par la Lorraine En revenant de la foire En revenant de la foire à Montbrison En revenant de Paris En revenant du Piémont Enterrement du roi des maquereaux L' Espagnole L' Et autre chose itou Étudiante L' Étudiants de France Les Fanchon Femme aux morpions La Femme du roulier La Femme du soldat La Femme du vidangeur La Femme est morte Ma Femme qui pète au lit La Femmes Les Femmes des maris aux vignes Les Fille de Gonthier La Fille de Parthenay La Filles de Camaret Les Filles de La Rochelle Les Filles de Lesbos Les Filles des forges Les Fils père Le Fleur des fortifs La Fraises et les framboises Les Frégate "La Danaé" La Frère Domino Frère La Guillaumette Fusil Le Gaillardise Gaudeamus Gendarme de Redon Le Godillots sont lourds Les Grand métingue du métropolitain Le Grand vicaire Le Grenadier de Flandre Le Héloïse et Abélard Homme au puissant braquemart L' Hôpital Saint Louis à l' Hôtel-Dieu L' Hussard de la garde Le Il était une bergère Il faut boire Index L' Infanterie de marine L' Internationale des étudiants L' Invalide à la pine de bois L' Io vivat! Isabeau s'y promène Ivrogne et sa femme L' Haut de la page
dans un amphithéâtre y avait un macchabée